Maladie No 12 : Manifestation, débrayage d’équipe, menaces de grève

La maladie la plus préoccupante est sans conteste la menace de grève et l’interruption du travail. Cette action ultime des travailleurs, signe de lassitude et de désespoir de ne pas se faire entendre, est la manifestation la plus radicale d’une profonde dégradation du climat social.

En prenant en otage l’entreprise et en mettant en application les nombreuses menaces proférées par le passé, les travailleurs mettent la Direction dans une situation sans autre issue que celle de prendre sérieusement en considération leurs demandes.

 

  1. Conséquences possibles sur l’organisation
  • Mise en péril de la survie économique de l’entreprise
  • Conséquence désastreuse pour l’image et la notoriété de l’entreprise, difficile à corriger
  • Contamination possible aux autres collaborateurs par effet de solidarité ou pression et menaces
  • Développement de rumeurs intarissables, alimentées par les communiqués, les collaborateurs, les familles des collaborateurs
  • Médiatisation à outrance de la situation, signaux déclencheurs
  • Perte de crédibilité des dirigeants sur l’ensemble des publics externes et internes
  • Risque de chute brutale des ventes et des renouvellements de contrats
  • Licenciements potentiels de certains membres de l’encadrement

 

  1. Erreurs et faux pas classiques
  • Opposer un bras de fer sans conditions auprès des manifestants afin qu’ils plient à tout prix aux règles de l’entreprise
  • Tenter de gagner du temps et maintenir coûte que coûte la cadence de travail
  • Provoquer les leaders en les menaçant de licenciements immédiats en cas d’abandon de poste ou d’arrêt de travail
  • Faire intervenir les forces de l’ordre afin de « calmer le jeu » et impressionner les meneurs
  • Rompre le dialogue entre la Direction et les meneurs et ne communiquer plus que par écrit pour se couvrir en cas de dérapages
  • Nommer un responsable subordonné pour rester en contact avec les collaborateurs et ne plus se montrer en tant que Dirigeant
  • Ne pas prendre au sérieux les premières rumeurs de manifestation

 

  1. Recommandations
  • Traiter en première priorité les demandes des syndicats ou commissions du personnel sitôt que des rumeurs de débrayages ou de grèves apparaissent. Rencontrer les responsables en comité et, ensemble, évaluer les récriminations et les sérier
  • A l’aide des syndicats ou délégués du personnel, élaborer les règles de traitement de ces demandes en précisant les priorités de la Direction pour le développement de l’entreprise. Définir les mécanismes qui régissent les priorités de la Direction (limite, contraintes, etc.)
  • Tenter une conciliation à l’amiable. Pour cela, dialoguer sans cesse et maintenir le lien à tout prix entre les collaborateurs et la Direction
  • Donner la parole aux manifestants et favoriser l’espace de discussion afin de purger les demandes et les rancœurs. Faire durer le plus longtemps possible
  • Ne sanctionner personne tant qu’aucun dégât ne s’est produit
  • Ne rechercher aucun gagnant dans l’issue des enjeux des négociations, mais uniquement éviter le pire
  • En cas de grève avérée, faire intervenir un médiateur externe à la place de la Direction et lui déléguer la responsabilité de piloter les négociations en recherchant systématiquement à éviter les mouvements d’humeurs et privilégier l’écoute et la recherche des besoins
  • En cas d’impossibilité d’accéder aux demandes des travailleurs, poursuivre les négociations et tenter de ramener les choses au point de départ. Gagner le respect des interlocuteurs en maintenant constamment le lien
  • Faire preuve d’une grande honnêteté face aux enjeux, contraintes et exigences de part et d’autre des parties. Considérer les demandes avec le plus grand recul et le plus grand respect de leurs auteurs

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