L’exclusion d’un collaborateur par le groupe, si elle est une situation rare, n’en est pas moins grave : le management est mis à rude épreuve face à une situation délicate.
En effet, ignorer le problème est la preuve d’un manque de connaissance de ce que le groupe vit au quotidien, tolérer la situation démontre d’importants signes de faiblesse de caractère du manager (qui ne pratique dès lors plus la règle de l’égalité de traitement) et intervenir autoritairement envenime le problème !
- Conséquences possibles sur l’organisation
- Perte de confiance dans la représentation de l’arbitrage managérial
- Dégradation de l’image de l’entreprise, aux yeux des collaborateurs
- Lutte de pouvoir et mise à l’épreuve des compétences du manager
- Apparition d’un ou plusieurs leaders informels dans le groupe et risque de scission de l’équipe
- Développement de souffrances au travail sur les personnes ciblées (mobbing, harcèlement)
- Attentes des collaborateurs d’une intervention extérieure et neutre
- Sentiment d’iniquité, d’injustice et développement de rumeurs
- Techniques de pressions illégales et intolérables exercées par les collaborateurs sur les personnes ciblées
- Erreurs et faux pas classiques
- Intervenir de manière autoritaire auprès du groupe afin de reprendre les choses en main (risque de développer des effets cachés désastreux pour l’entreprise)
- Prendre parti et défendre les exclus, se positionner en sauveur
- Sanctionner tous les collaborateurs afin de valoriser la solidarité du groupe (approche militaire)
- Auditer chaque personne individuellement et collecter les témoignages et les délations afin d’identifier le leader coupable et faire un exemple
- Déplacer les personnes ciblées dans un autre service sans autre explication (il n’y a pas de fumée sans feu…)
- Attendre que les personnes ciblées donnent leur congé et que la paix revienne
- Mandater un expert externe et former les collaborateurs lors de team building pour qu’ils apprennent à s’apprécier à leur juste valeur
- Recommandations
- En cas de situation préoccupante et grave (mobbing et harcèlement présupposé): convoquer en séance extraordinaire tous les collaborateurs du service concerné, la voie hiérarchique et les RH à cette même séance (Directeur de département, chef de service, cadre de ligne). Exprimer que la Direction générale a pris connaissance de la situation et préciser que cette situation est qualifiée de grave et extrêmement préoccupante
- Ne cibler personne, ne citer aucun témoignage, n’entrer dans aucun détail afin de conserver tout le recul nécessaire à amplifier la gravité des propos. Redéfinir les règles de fonctionnement de l’entreprise et les attentes du management à l’égard des collaborateurs. Fixer un ultimatum
- Définir les règles de plaintes en cas de harcèlement moral et préciser les limites des moyens de l’entreprise et les clauses civiles (pénales) en cas de faits avérés
- Ne pas déplacer le collaborateur ciblé tant que possible, mais tenter de rétablir une situation normale
- Paradoxalement, en cas d’atteinte à la santé du collaborateur, prendre des mesures d’urgence et de protection (avec l’aval de la Direction) et déplacer immédiatement dans un autre service (même en cas de refus du collaborateur). Faire un rapport d’activité